Musique et handicap 78

La musique et la danse :
leurs potentialités

dans l'activité thérapeutique

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Musique et vibration

La musique est une trace sonore de nos actes : elle reflète nos états d’âme. Le son est produit par une action qui met en vibration un matériau. La danse est mouvement. Il y a donc, dans la production sonore comme dans la danse, une occasion d’encourager, voire de rééduquer différentes formes de motricité. Cela peut être la motricité d’un membre dans le cas d’une blessure ou d’un handicap, la récupération de zones du cerveau nécrosé lors d’un AVC, mais également la motricité de l’appareil phonatoire, dans le chant, que ce soit par la respiration, le souffle, la gestion de l’air dans la gorge et la bouche, la mise en vibration des cordes vocales, dans des exercices proches de la kinésithérapie ou l’orthophonie, mais portés par le plaisir de la création.

Musique, danse et émotions

L’art, musique ou danse, produit ou véhicule des émotions chez chacun·e d’entre nous. Le contact avec des œuvres d’art nous permet de reprendre contact avec nos émotions ou de les apprivoiser. Dans cette perspective, il remet en mouvement l’être intérieur qui peut avoir été meurtri par des expériences difficiles.

L'art et le langage

L’art, la musique ou la danse, est langage. Il remet en jeu les fondamentaux du langage, en particulier l’écoute et l’imitation de ce que l’autre propose, la question de l’expression de l’un, de l’autre, la notion de tour de parole, la symbolique : ce que je produis représente ou dit autre chose que son seul contenu.

L'art et le social

L’art est lié aux relations au sein d’un groupe, et donc à la sociabilité. On le sait, la musique et la danse ont accompagné les premiers rites des premiers hommes : fêtes joyeuses ou tristes, départ à la guerre, retour des vainqueurs… Pratiquer la musique ou la danse en groupe, c’est être à l’écoute de l’autre et prendre sa place dans le groupe.

L'art et la personne en situation de handicap

L’imagerie cérébrale a bien montré l’existence de liens entre la perception, la mémoire et l’action (écouter de la musique active des zones dans lesquelles les sons sont mémorisés et d’autres qui permettent de les produire) et entre l’action et l’imagination (imaginer une action et la faire vraiment activent des zones cérébrales communes).
Ces résultats permettent de commencer à comprendre comment écouter ou jouer de la musique peut agir en nous, même en cas de handicap sévère.

Les potentialités de la musique et de la danse nous permettent ainsi de construire des ateliers adaptés aux besoins de chacun qui peuvent décliner les notions de ré-éducation motrice, d’expression d’émotions, de ré-éducation du langage et d’accompagnement à une amélioration de la sociabilité.

Pour Musique et Handicap 78, Stéphanie Clairembaud – 25 avril 2018

Publié le 22 juillet 2023 – gdc

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