Projet pédagogique

Le cœur de notre métier c’est l’ECOUTE, de vos projets, de vos envies, des capacités des personnes à qui chacun de nos ateliers est adressé. C’est aussi une écoute quotidienne, une attention et une ADAPTATION à chacun, au moment présent. L’atelier vit et évolue dans sa conception, puis dans sa réalisation au jour le jour, avec les personnes concernées. Si nous prenons soin de préparer les ateliers que nous animons, nous sommes conscients de la part nécessaire d’IMPROVISATION dans sa réalisation, pour que les objectifs et les contenus restent adaptés aux besoins du moment, et nous y sommes formés.

Le RESPECT de chacun (handicapé ou valide) dans sa diversité, est central. Avoir un regard bienveillant sur chacun et s’efforcer de voir ses CAPACITES au delà de son handicap est le moteur de notre capacité à lui proposer une activité adaptée.

La prise en compte de la personne AU CŒUR DE SON ENVIRONNEMENT est fondamentale. Nous n’oublions jamais qu’une personne dans une institution ou dans une famille, ce sont des interlocuteurs permanents. Ainsi, la plupart des ateliers que nous proposons sont collectifs, même si les groupes peuvent être parfois très petits – de 2-3 personnes jusqu’à une douzaine de personnes en fonction des objectifs recherchés – et la présence et la participation active des ACCOMPAGNANTS est encouragée.

  • Nos ateliers peuvent s’adapter à tout type de handicap, mais aussi aux personnes valides : la musique et la danse peuvent aussi nous aider à traverser une période de stress, de ré-éducation, de solitude, de vieillissement, de fin de vie, de deuil… Lire la suite « Bénéficiaires des ateliers »

La plupart de nos ateliers sont hebdomadaires, même si nous pouvons parfois en organiser certains de manière bi-mensuelle ou exceptionnelle, sous forme d’atelier découverte. Nous pouvons également organiser des résidences ou des stages sur plusieurs jours s’il y a une demande de ce type dans une structure. Lire la suite « Durée et fréquence des ateliers »

  • Pour chacun des ateliers, nous définissons, proposons, et éventuellement amenons un matériel adapté. Cela va de la définition de l’espace nécessaire et de son organisation jusqu’à l’apport d’instruments adaptés à chaque intervention : percussions, claviers, instruments à vent, instrument à cordes, voix (acoustique ou amplifiée), matériel d’amplification, d’enregistrement, d’écoute… Lire la suite « un matériel adapté »
  • Chaque nouvel atelier fait l’objet d’une analyse de la demande (intention, objectifs, formation) de la part du coordinateur pédagogique et de la coordinatrice administrative afin de pouvoir répondre au besoin spécifique.

Nous avons soif de rencontres et de découvertes, celle avec vous nous permettra sans doute de faire un pas de plus : MERCI !

Pour nous contacter

Pour en savoir plus

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Bénéficiaires des ateliers

Depuis la période de grossesse, où des activités prénatales puis périnatales peuvent être proposées, en traversant la petite enfance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, la maturité, la vieillesse, et même la fin de vie. A chaque âge, des activités musicales ou dansées peuvent être imaginées et réalisées.

Notre expérience avec tout type de handicap physique, mental, psychique, nous montre que très peu de situations rendent l’activité impossible. Nous proposons des ateliers musicaux à des personnes sourdes (les graves sont souvent perçus, des planchers vibrants existent) mais aussi à des personnes hypersensibles au son (quand on produit le son soi-même, des mécanismes de protection des oreilles se mettent en place instinctivement). Nous proposons des ateliers de danse à des personnes polyhandicapées ou aveugles…

Certains d’entre nous sont spécialisés dans l’animation d’ateliers à destination de personnes avec autisme, de personnes porteuses de polyhandicap, de handicap mental, de handicap psychique.

Seul souci éthique : rester particulièrement à l’écoute de chacun (nos liens aux sons sont très personnels, la musique qui détend une personne peut agacer une autre) et tout particulièrement des personnes non verbales. En effet, on ne peut pas fermer ses oreilles ni échapper au son, qui peut devenir une torture s’il n’est pas choisi. Même une personne dans le coma peut transmettre des informations non-verbales sur son vécu si son corps se tend ou se détend en lien avec le son proposé. A nous d’être attentifs et de respecter chacun.

Nos ateliers peuvent s’adapter à tout type de handicap, mais aussi aux personnes valides : la musique et la danse peuvent aussi nous aider à traverser une période de stress, de ré-éducation, de solitude, de vieillissement, de fin de vie, de deuil…

En bref, nos ateliers peuvent s’adresser à TOUS CEUX QUI VEULENT DECOUVRIR LEUR POTENTIEL MUSICAL OU DANSÉ

CONSTRUIRE LE GROUPE DE BENEFICIAIRES DE L’ATELIER

Il est intéressant de construire les ateliers en associant des bénéficiaires qui puissent avoir des intérêts ou des comportements communs. Des groupes trop disparates peuvent être plus difficiles à animer et les objectifs communs à l’ensemble des usagers plus difficiles à définir.

Potentialités offertes par la musique et la danse

La musique est une trace sonore de nos actes et elle reflète nos états d’âme.

Le son est produit par une ACTION mettant en vibration un matériau, la danse EST mouvement, il y a donc dans la production sonore tout comme dans la danse, une occasion d’encourager, voir de rééduquer différentes formes de MOTRICITE. Cela peut être la motricité d’un membre dans le cas de blessures ou de handicap, la récupération de zones du cerveau nécrosé lors d’AVC, mais aussi la motricité de l’appareil phonatoire, dans le chant, que ce soit par la respiration, le souffle, la gestion de l’air dans la gorge et la bouche, la mise en vibration des cordes vocales, dans des exercices proches de la kinésithérapie ou l’orthophonie, mais portés par le plaisir de la création.

L’art, musique ou danse, produit ou véhicule des EMOTIONS chez chacun de nous. Le contact avec des œuvres d’art ou leur production permet de recontacter nos émotions ou de les apprivoiser. En cela il remet en mouvement l’être intérieur qui peut avoir été meurtri par des expériences difficiles.

L’art, musique ou danse, est LANGAGE. Il remet en jeu les fondamentaux du langage, en particulier l’écoute et l’imitation de ce que l’autre propose, la question de l’expression de l’un, de l’autre, la notion de tour de parole, la symbolique : ce que je produis représente ou dit quelque chose d’autre que son seul contenu.

L’art est lié aux relations au sein d’un groupe et donc à la SOCIABILITE. La musique et la danse ont accompagné les premiers rites des premiers hommes : fêtes joyeuses ou tristes, départ à la guerre, retour des vainqueurs… Pratiquer la musique ou la danse en groupe, c’est être à l’écoute de l’autre et prendre sa place dans le groupe.

De plus, l’imagerie cérébrale a montré des liens entre la perception, la mémoire et l’action (écouter de la musique activerait des zones où les sons sont mémorisés et d’autres qui permettent de les produire) et entre l’action et l’imagination (imaginer une action et la faire vraiment activent des zones cérébrales communes). Ces résultats permettent de commencer à comprendre comment écouter ou jouer de la musique peut agir en nous, même en cas de handicap sévère.

Les potentialités de la musique et de la danse permettent ainsi de construire des ateliers adaptés aux besoins de chacun qui peuvent décliner les notions de ré-éducation motrice, d’expression d’émotions, de ré-éducation du langage et d’accompagnement à une amélioration de la sociabilité.

Types d’ateliers proposés

Avant de vous présenter les différents objectifs qu’on peut se donner pour un atelier, voici différentes INTENTIONS qu’on peut avoir en les construisant.

ATELIER OUVERT / FERME

Un atelier fermé est défini pour un nombre de personnes données qui sont identifiées et qui viendront à toutes les séances proposées. Les objectifs et l’organisation de l’atelier sont adaptés au mieux pour permettre un travail suivi avec ces personnes. Au contraire, un atelier ouvert peut permettre, à chaque séance, à de nouvelles personnes d’intégrer le dispositif (moyennant un nombre maximum de personnes) ou d’en sortir.

ART-THERAPIE

De manière générale, l’art-thérapie est souvent le détour par le plaisir, le beau, la création. La musique comme la danse ou les arts plastiques sont des « entre-deux » entre l’art et la thérapie par l’expression de soi, de l’essentiel de notre être. L’art-thérapie utilise la production d’art (musique, danse, mais aussi théâtre, art plastique, créations…) pour que la personne se sente mieux.

MUSICOTHERAPIE RECEPTIVE /ACTIVE

On désigne par musicothérapie réceptive le fait d’utiliser l’écoute de musiques pour agir sur l’état physique, psychique ou émotionnel d’une personne. On peut ainsi attendre de l’écoute de la musique une détente ou au contraire une dynamisation, l’expression d’émotions… Selon les moments, on peut choisir des musiques qui ont tendance à produire l’émotion, en miroir de celle qui envahit la personne ou au contraire une émotion qui viendrait l’équilibrer. L’expression des vécus et ressentis au moment de l’écoute peut être un support pour reprendre une place dans un groupe et ré-apprendre à dire ce qu’on ressent. On peut « dire » de manière verbale ou non verbale et bénéficier du soulagement de se sentir entendu, compris, dans les deux cas.

On appelle musicothérapie active, le fait de proposer à quelqu’un de produire de la musique, avec sa voix, avec son corps, au moyen d’instruments de musiques « classiques », plus extraordinaires ou adaptés, dans le but de lui permettre de s’exprimer, de prendre du plaisir, de participer à une création collective… La production est réalisée essentiellement pour soi, pour sentir en soi la pulsation, le mouvement, le plaisir de jouer… et non pour l’autre ou pour un public.

La majorité des ateliers proposés par Musique & Handicap 78 rentrent dans le cadre de la musicothérapie active.

DANSE THERAPIE

Le principe de la danse thérapie est de permettre à une personne d’aller mieux en lui proposant de danser.

ATELIER DE MUSIQUE OU DANSE ADAPTE ( E)

L’objectif ici est de permettre à une personne handicapée de pratiquer la musique ou la danse, en se perfectionnant petit à petit au cours d’un apprentissage adapté à son handicap. L’adaptation peut se faire dans le style de musique ou de danse proposé, dans la difficulté ou l’accessibilité des œuvres choisies, dans la pédagogie utilisée, dans le matériel utilisé…

ATELIERS DE REPETITIONS/CREATIONS EN VUE DE SPECTACLES

L’objectif n’est plus seulement de se faire plaisir soi, mais aussi de présenter quelque chose à un public. Le résultat est donc plus important que dans les autres types d’ateliers, d’où l’idée de répétitions pour améliorer ce résultat. Ces ateliers permettent d’accompagner des personnes handicapées jusque dans la rencontre du public : préparation, montage, partage de la scène et du trac, partage de la joie des spectateurs, des applaudissements, de la fierté d’avoir réussi à se dépasser…

Les spectacles sont souvent « thérapeutiques » pour toutes les personnes concernées : les personnes handicapées se sentent grandies à travers cette expérience, vues comme musiciens et non plus seulement comme handicapées, les personnes valides qui les accompagnent découvrent une autre façon d’être sur scène, souvent avec moins d’inhibitions, et le public expérimente un autre regard sur le handicap… L’autre handicapé n’est plus seulement le plus faible dont je dois m’occuper, mais aussi celui qui peut m’apporter de la joie, du plaisir partagé…

ATELIERS D’ANIMATIONS MUSICALES

Ce type d’atelier se fait souvent sous forme d’atelier ouvert et peut être fondé sur une animation musicale proposée par l’intervenant (donc plutôt de la musicothérapie réceptive), qui peut néanmoins solliciter la participation des personnes y assistant.

Il peut y avoir un effet thérapeutique dans ce type d’atelier quand il permet le lien, ici et maintenant, entre des résidents entre eux, ou entre des résidents et leurs proches ou leurs soignants.

Objectifs possibles d’un atelier

Pour construire un atelier adapté à vos besoins, nous avons trois portes d’entrées :

  • Prendre en compte l’INTENTION de l’atelier : musicothérapie, pédagogie adaptée, répétition, animation…
  • Structurer à partir d’OBJECTIFS qui peuvent être thérapeutiques : rééducation motrices, langagière, contrôle ou amélioration de symptômes, gestion des émotions, resocialisation, travail de deuil…
  • Mais aussi FORMER les accompagnants à pratiquer des temps de musique plus informels, qui peuvent fluidifier et rendre plus agréables des moments obligatoires de la journée comme s’habiller, se laver, se déplacer, attendre que le groupe soit prêt…

ECOUTER

Ecoute de soi, écoute de l’autre. Si l’écoute est le fondement de la relation sociale, elle demeure primordiale dans le domaine musical comme dans la danse. Ecouter la musique, c’est l’entendre, c’est la laisser résonner en nous, mais aussi être apte à la comprendre et à l’analyser. Se sentir écouté, c’est déjà consolider son sentiment d’exister et l’estime de soi.

BOUGER

Joie du corps, joie du mouvement. Sentir une pulsation, retrouver la sensation de la vie en soi. Mettre ou remettre le corps en mouvement, porté par le sens et la beauté de la musique. Retrouver un plaisir lié à la motricité : jouer, frapper, chanter, faire résonner… danser !

DEFOULEMENT ET DETENTE

Les jeux musicaux conduisent les participants à se détendre physiquement et nerveusement. Les séances comportent des séquences de défoulement qui sont salutaires des diverses tensions accumulées. La pratique musicale implique aussi bien le corps que l’être intérieur et ceci débouche tout naturellement sur une relaxation globale de l’être.

DECOUVERTE D’UN UNIVERS SONORE

Des instruments très variés sont proposés : petits, énormes, produisant des sons fins, légers, aigus à lourds, puissants, graves, et mobilisant le corps par des mouvements très variés (du petit mouvement de la main à un mouvement puissant qui engage le corps en entier). La beauté du son, la joie de faire sonner un instrument, peut amener à effectuer des mouvements difficiles, et ainsi apporter une nouvelle façon d’éduquer ou de rééduquer la motricité.

PLAISIR

Dans tous nos ateliers, c’est PAR le plaisir que la personne va pouvoir se dépasser, c’est en prenant du plaisir, que le participant s’investira et évoluera. Le travail doit être présenté comme une activité ludique, et l’apprenant intègre alors que le bénéfice du travail n’est autre que le plaisir, et ce, malgré les consignes, ou grâce à la sécurité de cadre qu’elles offrent. Celles-ci sont ainsi considérées telles que des règles de jeu et non des contraintes. Le ludique devient créatif, et vice versa.

RESPIRATION

Redécouvrir le flux de sa respiration. Pendre conscience de ce souffle qui nous accompagne jour et nuit, le rendre visible, pousser ses limites, ressentir son effet sur le corps (selon son intensité : accélérations cardiaques ou au contraire détente). Expérimenter l’effet de la respiration sur le stress.

DE LA VOIX VERS LE CHANT

Explorer les sons produits par nos cordes vocales, ressentir l’effet des différentes positions de la bouche… pour redécouvrir la voix, l’ouvrir, la débloquer, la relier au corps, apprendre à oser.

MEMOIRE

Se souvenir grâce à des chansons partagées. Un être dont l’identité a été terrassée par la maladie d’Alzheimer peut retrouver ce qui a constitué son histoire. Un échange peut se faire autour du choix des chants ou des chansons partagés qui nous relient à nos souvenirs, nos émotions.

IDENTITÉ

Le son que je produis me renvoie une image de moi : jouer fort, discrètement, mélancoliquement, mystérieusement, avec joie, avec franchise… permet d’explorer une large palette d’émotions et de donner à entendre et observer un miroir sonore de « qui je suis ». Ces expérimentations sonores, effectuées dans un cadre ludique, peuvent amener une transformation valorisante de l’image de soi  et envisager de nouvelles manières d’être dans la vie de tous les jours.

IMITATION

Première expérimentation de dialogue musical, se sentir suivi c’est reconnaître que l’autre a entendu ce que j’ai produit et s’est donné la peine d’y répondre. Etre capable de répéter en écho ce que l’autre a produit demande déjà une plus grande maîtrise, qui s’acquiert peu à peu, d’abord rythmiquement puis mélodiquement.

JOUER ENSEMBLE

Jouer en groupe est essentiel car il y a alors interaction et émulation entre les participants tout en renforçant leur sentiment d’appartenance à l’atelier, ce qui débouche sur un sens collectif fort et constructif. Le jeu en groupe est synonyme de règles sociales, fondées sur le contrôle de soi, sur l’écoute et le respect de l’autre. Il conduit en outre les participants à développer le sens de leurs responsabilités vis-à-vis de l’autre : en effet, le résultat musical du groupe dépend de la qualité de la prestation de chacun, et implique l’assiduité et la ponctualité aux séances, l’écoute permanente des autres membres de l’atelier.

IMPROVISER

Comme tout dialogue verbal, l’improvisation demande un respect de l’autre, de l’écoute du discours de l’interlocuteur. Improviser permet de développer la confiance en soi et d’oser, de se risquer à l’erreur.

En solo, en duo ou en groupe : faire sortir ce qui n’est pas forcément prévu, prendre le risque d’essayer librement, puis donner un cadre à cette production, vers la création d’une chanson ou d’une pièce de musique. Se positionner dans un groupe d’improvisation musicale, c’est choisir de dialoguer, suivre, mener. S’entendre et se reconnaître en tant qu’individu au sein d’un groupe, c’est trouver et reconnaître sa place. C’est aussi l’occasion d’expérimenter le plaisir du son à plusieurs, la fierté de participer à une production musicale.

DEVELOPPER LA CREATIVITE

Ecouter, improviser: la créativité musicale débute à partir de ces deux éléments. Dès lors, l’exploration de nouveaux ingrédients musicaux éveille la perception du participant.

RESPECTER LES RYTHMES ET LES ENVIES

Prendre en compte le rythme de chacun, c’est adapter l’apprentissage à chaque participant afin que celui-ci  évolue. Car susciter l’intérêt et la curiosité de chacun, c’est renforcer sa propre estime de soi. Ceci lui permettra de s’épanouir plutôt que de s’enfermer. Ouvrir vers d’autres possibles, qui améliorent l’estime de soi.

ACQUERIR UNE PLUS GRANDE AUTONOMIE

L’autonomie ne se décrète pas : elle se construit petit à petit, au rythme de chacun. Elle ouvre à la curiosité et à l’exploration d’un instrument de musique et du temps. Il s’agit aussi de stimuler chacun à prendre des initiatives, à explorer les instruments mis à disposition, tout en respectant les consignes données.

S’EPANOUIR

La maîtrise de soi et le travail sur la concentration font partie des buts de toute démarche à médiation musicale. Ils auront sans aucun doute une répercussion directe sur l’épanouissement de la personnalité du bénéficiaire.

Participer à une création sonore, même éphémère, c’est déjà se découvrir créateur.

Positionnement de l’intervenant

Être artiste intervenant ou art-thérapeute, c’est non seulement être responsable des séances conduites avec les bénéficiaires, mais aussi être garant du respect du cadre.

CONSTRUIRE DES REPERES       

Mettre en place des éléments pour permettre au bénéficiaire de se construire des repères dans les relations qu’il entretient avec la notion de « temps », essentielle dans la pratique artistique, et ainsi qu’avec son entourage. Les participants sont guidés dans leur expression et l’intervenant veille à la construction de repères.

DIFFERENTES « CASQUETTES »

Même si la plupart d’entre nous possédons plusieurs « casquettes » et sommes capables de nous adapter à chacune des intentions d’ateliers, notre place n’est pas la même en fonction des types d’ateliers animés. Par exemple un artiste intervenant peut rechercher l’émotion, la générer ou être dans l’émotion artistique, un thérapeute travaille AVEC l’émotion : il aide à la penser, l’exprimer.

–  En temps que musicien ou danseur intervenant, nous sommes garants d’une qualité artistique, d’une diversité et d’une adaptation des matériaux aux capacités des bénéficiaires. Nous sommes conscients des enjeux des groupes et sommes capables de les animer dans le respect de chacun ;

– En temps que pédagogues adaptés, nous sommes garants d’une compétence tant artistique que pédagogique et d’une expérience de l’adaptation des apprentissages liés à la musique ou à la danse, à plusieurs types de bénéficiaires. Nous sommes capables de mettre en œuvre ces apprentissages pour chacun des bénéficiaires, ainsi que d’évaluer leur progression et d’en adapter les objectifs ;

– En temps que musicothérapeute, danse-thérapeute ou art-thérapeute, nous sommes conscients des enjeux d’une thérapie, nous sommes capables de définir avec les bénéficiaires ou leurs représentants des objectifs thérapeutiques, ainsi que de les mener et de les évaluer. Nous sommes aussi nous mêmes supervisés.

A travers ces différents modes d’interactions : faire AVEC, faire POUR, faire FAIRE, l’écoute, la patience et le respect sont les points communs transversaux à tous ces axes.

Lieux des ateliers

Nous proposons des ateliers en institution, mais aussi en maison de quartier et en école de musique ou conservatoire.

Nous veillons toujours au fait qu’il y ait deux personnes valides qui accompagnent ou co-animent l’atelier. En institution, cela peut être un soignant référent de l’atelier, dont la présence permet de faire lien entre l’association et la structure. Cela peut être un bénévole de l’association ou un proche en maison de quartier, en école de musique ou en conservatoire.

Durée et fréquence des ateliers

Il est important que chaque participant trouve sa place au sein du groupe musical, qu’il développe des réflexes, son propre sens de l’écoute et la concentration. Il est primordial de revenir continuellement sur certaines notions afin que le patient les intègre. Ceci n’est possible que si l’atelier a lieu régulièrement.

La plupart des ateliers que nous proposons, pour un groupe donné, durent 1h. Parfois, nous pouvons organiser des sous-groupes bénéficiant d’ateliers de 20 à 30 min. De même, la plupart de nos ateliers sont hebdomadaires, même si nous pouvons parfois en organiser certains de manière bi-mensuelle ou exceptionnelle, sous forme d’atelier découverte.

Nous pouvons aussi organiser des résidences ou des stages sur plusieurs jours si il y a une demande de ce type dans une structure.

Pour le confort de l’intervenant et pour que son métier prenne plus de sens, nous sommes vigilants à organiser au minimum 2h consécutives d’atelier par déplacement sur une structure ou dans une région proche des Yvelines.

Un matériel adapté

Pour chacun des ateliers, nous définissons, proposons, et éventuellement amenons un matériel adapté. Cela va de la définition de l’espace nécessaire et de son organisation à l’apport d’instruments adaptés à chaque intervention.

En fonction des intervenants, des lieux, des objectifs et des types d’ateliers, nous pouvons vous faire découvrir des instruments, classiques ou plus extra-ordinaires, à écouter ou à expérimenter :

  • petites, moyennes ou grosses percussions (grelots, maracas, tambourins, cloches, triangles, djembés, métallophones, batterie acoustique ou électronique, tubes sonores, instruments Bachets…)
  • claviers (pianos acoustiques, électroniques, pianos à rouler)
  • instruments à vent (appeaux, flûtes à bec, à coulisse, traversière, trompette, harmonica, mélodica, trombone, tuba, saxophone, didgeridoo, kazoo…)
  • instrument à cordes (guitare acoustique ou amplifiée, youkoulélé, violoncelle, viole de gambe, harpe celtique)
  • voix, acoustique ou amplifiée, en solo ou en chœur
  • matériel d’amplification, d’enregistrement, d’écoute

Nous vous faisons partager notre expérience de REPERTOIRES variés : classique, baroque, pop, folk, relaxation, émotions, souvenirs, variété, dynamisme, musique du monde…

Qualité et expérience de l’association

Des temps de préparation, de relecture et d’analyse de la pratique nous sont nécessaires, ainsi que des temps de transmission aux accompagnants des bénéficiaires. Des réunions de bilan peuvent être sollicitées de la part des accompagnants comme de la part de l’association.

Nous sommes des intervenants en perpétuel questionnement et formation. Aussi, nous avons mis en place des réunions pédagogiques et des groupes d’intervision entre intervenants au sein de l’association, mais aussi des échanges de formation et l’accueil de chacun d’entre nous dans les ateliers des autres.

Notre métier est un art, un savoir faire pratique et c’est autant par la réflexion que par compagnonnage que nous nous enrichissons les uns les autres et continuons à nous former.

De plus, nous accueillons régulièrement des stagiaires provenant de multiples lieux de formation à la musicothérapie et à l’art-thérapie que ce soit du Master de Paris 5, du CIM, de Profac, de l’institut Amalthé, de L’AMB…

En répondant aux questions des stagiaires et en leur transmettant notre expérience, nous nous l’approprions chaque jour un peu mieux.

Spécial Autistes: RIS = Regard| Imitation | Socialisation

Dix ans d’expérience auprès de personnes avec autisme de tout âge nous ont amenés à expérimenter et formaliser un accompagnement spécifique :

Par un REGARD bienveillant, voir les capacités de l’autre (toutes ses capacités, bien cachées) ; IMITER l’autre : en osant incarner le miroir de ses actions, désinhiber ses possibilités d’imitation et ainsi relancer le moteur de la communication et de l’apprentissage ; SOCIALISER : créer un cadre ludique et festif où chacun est accueilli comme il est, sans jugement, pour lui donner envie d’agir comme « moi ».

L’accompagnement consiste en un seul acte, toujours le même, de la part de l’encadrant : l’imitation des comportements spontanés de la personne atteinte d’autisme.

  •         L’imitation est utilisée pour créer l’échange social nécessaire au travail commun
  •         L’imitation est utilisée pour montrer la désinhibition
  •         L’imitation est utilisée comme mode de communication non-verbal de base
  •         L’imitation est utilisée comme moteur d’apprentissage

(Référence : Jacqueline Nadel (2011) : Imiter pour grandir, développement du bébé et de l’enfant avec autisme, Ed Dunod)

Intérêt d’un cadre musical :

  • Il permet de rendre socialement pertinentes et adaptées des stéréotypies typiquement autistiques : se balancer, secouer les bras, se cogner, taper des mains, produire des écholalies (cf impros de chanteurs de Jazz).
  • La musique est un langage non verbal par excellence, beaucoup plus facile d’accès.
  • La trace mnésique du son contient l’action psychomotrice qui a permis sa fabrication : l’action est donc accessible et peut être imitée…
  • Il permet d’accompagner dans le même cadre des acquisitions de comportements très primaires, sensorimoteurs (gratter, taper, frapper) jusqu’à des comportements très structurés : rythmiques, mélodiques, harmoniques.

C’est donc avec le même outil et dans le même cadre de l’Atelier Musical que l’accompagnement vers une socialisation se fait, ce qui est extrêmement rassurant pour une personne atteinte d’autisme.

Rôle de l’accompagnant soignant

COLLABORER AVEC LES ACCOMPAGNANTS

Il est primordial de travailler avec les accompagnants des bénéficiaires : pour échanger des informations au sujet d’un participant et aider ce dernier à mieux être ; pour que chaque bénéficiaire trouve une cohérence dans les activités qui lui sont proposées. En effet, un atelier de musique s’associe très bien avec une activité d’art plastique, à condition que les intervenants aient un projet commun destiné à accompagner les bénéficiaires.

« Quel est le rôle de l’accompagnant soignant du musicothérapeute, dans l’atelier de musicothérapie ? «

Texte de Nathalie Esthévenin, en septembre 2016

Intervenante à Musique et Handicap depuis 2016

Les soignants sont très importants, ils participent à la vie quotidienne des résidents, apprennent à les connaître à travers différentes activités. La présence d’un soignant pendant la séance est un soutien qui me permet de tisser le lien indispensable avec la structure qui m’accueille.

En tant que musicothérapeute, je mène la séance, je propose les séquences, les orientations, les jeux etc …  j’impulse les changements de direction.

Je décide d’intervenir ou pas, par rapport à certaines situations.

Parfois, quand je donne des consignes ou que je lance un jeu sans parler, les résidents ne suivent pas, ne comprennent pas et il se passe quelque chose d’imprévu.

Situation qu’il faut appréhender avec beaucoup de délicatesse et d’écoute.

Je demande aux soignants de me laisser choisir quelle attitude adopter.

Après la séance, nous en parlons, nous échangeons nos points de vue, nous affinons nos perceptions etc …

Le soignant comme le musicothérapeute participent, s’impliquent dans la musique, les jeux sonores proposés, sont sensibles à ce qui se passe.

Le soignant essaie de percevoir les différentes dynamiques que je propose, essaye de trouver sa façon de les appuyer, de les favoriser.

Il cherche une résonance en lui, il ose aller vers l’inconnu, il y a une véritable mise en voix, en corps, qui doit faire envie, afin de stimuler la participation des résidents. L’expression du musicothérapeute et des soignants doit éveiller celle des résidents.

Il s’agit de trouver un juste milieu entre se mettre en retrait et être trop présent.

Être en retrait : c’est par exemple ne pas jouer le jeu, se donner au minimum, faire semblant de donner, être à la traîne dans les dynamiques que je peux lancer, être un peu absent à ce qui se passe. Quand cela se produit, mon travail s’alourdit et je ne peux plus m’appuyer sur les soignants

Être trop présent : c’est ne pas sentir jusqu’où notre expression peut aller et passer du soutien au groupe à,  prendre sa place.

Nous sommes là pour stimuler les personnes à aller vers l’expression, à entrer en relation entre elles et avec nous. Ne jamais perdre de vue que le but de l’expression est aussi de rentrer en relation.

Dès qu’il y a amorce de relation, on doit l’entendre et la favoriser, jouer avec.

Peu importe les maladresses, les ratés sonores .

L’important est d’être vrai dans la relation, de trouver aussi en vous ce que l’on cherche à stimuler dans le groupe :

L’éveil d’une énergie, d’une disponibilité, d’une présence à soi et aux autres.

L’envie de partager, bien se sentir dans le groupe.

Le soignant observe les personnes formant le groupe, son regard est complémentaire du mien, puisqu’il côtoie les résidents toute la semaine.

Son attention va se rajouter à celle du musicothérapeute et les éléments recueillis seront analysés en fin de séance.

Nous confrontons nos perceptions, nos ressentis, nous remettons en question nos positionnements, afin de

Nous ajuster à la fois dans les propositions et la posture à privilégier pour qu’une confiance, un désir de vivre, un mieux-être puissent émerger.

Exemples d’ateliers

Plusieurs types d’ateliers collectifs ont déjà été testés avec succès auprès de groupes de 4 à 6-8 personnes, adultes ados ou enfants. D’autres peuvent être élaborés en fonction des spécificités de vos résidents.

Découverte sensorimotrice et éveil musical

Pour ceux qui en sont à l’exploration sensorimotrice, des instruments de musique variés, à secouer, à gratter, à souffler, à taper… Découverte de sa voix, découverte de son souffle… le son s’entend par la peau, même pour ceux atteints de surdité.

Chansons enfantines et comptines

Pour certains, ce sera l’occasion d’une ambiance apaisante et de retrouvailles avec leur chez-eux. Pour d’autres, ce sera la joie de retrouver des émotions (la peur du loup, des crocodiles, la surprise, le cocon protecteur).

Grosses percussions et fiesta d’Amérique du sud

L’utilisation de Djembés (un par personne) permet de se familiariser avec une puissance qui fait parfois peur et qui est ici proposée dans un cadre maitrisable. Imitations des rythmes de chacun : jouer seul, jouer à plusieurs… l’ambiance de fête est porteuse…

Karaoké et musique pop

La médiation du micro est un support idéal pour permettre l’expression, y compris à partir de productions vocales très sommaires, la stimulation par les musiques pop aimées permet d’avoir accès à des comportements moteurs insoupçonnées…

Productions aux claviers

L’expérience de faire se rencontrer plusieurs personnes capables de manipuler des claviers (piano, synthé, mélodica) est très constructive : suivre une mélodie seul ou à plusieurs, transposer, jouer pendant que d’autres chantent a été possible…

Chorale

Rencontre, échauffements de la voix et du corps, mise en disponibilité pour chanter, construction d’un répertoire, expérimentation du chant collectif.